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Les enjeux économiques
Un taux de chômage élevé
La réduction du chômage sera une des grandes missions du futur président. Il s’élevait à 15,3 % de la population active en 2018, un chiffre quasiment stable depuis 2013. Quant au taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, il explose littéralement pour atteindre 29,7 %, favorisant ainsi la fuite de ces cerveaux.
Une inflation à réguler
En juillet 2019, le taux d’inflation était de 6,5 %, un chiffre élevé dans la lignée de ceux de ces dernières années. Combiné au gel des salaires, notamment dans la fonction publique, le cocktail est explosif et donne lieu régulièrement à des manifestations contre le coût de la vie.
Une économie en convalescence
En 2016, face à la dégradation économique du pays, Béji Caïd Essebsi a été contraint de demander l’aide du FMI. Le président a obtenu 2,9 milliards de dollars (soit 2,6 milliards d’euros) d’aides sur quatre ans, contre la promesse d'assainir les finances publiques. Mais les touristes ont commencé à bouder le pays, frappé par une série d’attentats comme celui du musée Bardo à Tunis le 18 mars 2015 et celui de Port el-Kantaoui, près de Sousse, le 26 juin. Le dinar tunisien a rapidement perdu de la valeur (près de 50 %). Seul point positif, cette baisse a relancé les exportations, permettant au passage à l'économie de revenir à un taux de croissance situé aux alentours de 2,5 %.
Monopole et clientélisme
Ce sont deux des principaux maux qui paralysent l’économie tunisienne, selon plusieurs experts. En 2017, un rapport de l’International Crisis Group mettait déjà en garde et appelait à "réduire l’influence des réseaux clientélistes et limiter la corruption". Dans une interview au Monde en juillet 2019, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Tunis, Patrice Bergamini, ne disait pas autre chose : "Si l’on doit aider la transition économique, la forcer, la pousser, c’est parce qu’il y a des positions d’entente, de monopoles. Certains groupes familiaux n’ont pas intérêt à ce que de jeunes opérateurs tunisiens s’expriment et percent."