Alors que les affrontements ont quasiment cessé ces trois dernières années en Syrie, Bachar al-Assad, mis au ban de la scène internationale pour sa répression meurtrière des manifestations pro-démocratie de 2011, refait surface. Retour sur les évènements marquants de la guerre en Syrie et la réhabilitation progressive de son dirigeant par le monde arabe.



7 mai 2023

Fin de l'isolement pour Bachar al-Assad


Les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé à l’unanimité de réintégrer la Syrie à la Ligue arabe. Pour autant, les relations diplomatiques de la Syrie restent rompues avec les pays occidentaux, à l’instar des États-Unis ou de la France.

6 février 2023

Séisme dévastateur dans le nord de la Syrie


Le 6 février, la terre se met à trembler dans le sud de la Turquie, jusque dans le nord de la Syrie. La secousse de magnitude 7,8, suivie de répliques, a fait plus de 52 000 morts dans les deux pays. Côté syrien, l’aide humanitaire peine à arriver à la population, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb. L'UE et les États-Unis allègent les sanctions internationales visant le régime de Bachar al-Assad pour faciliter l’acheminement de l’aide. Les condoléances pleuvent et cette crise vient accélérer un dialogue déjà amorcé entre les pays arabes et le président syrien.

2022

La guerre en Syrie continue de tuer


Si les affrontements ont quasiment cessé en Syrie, des combats ponctuels et sporadiques ont lieu, dont des attaques jihadistes principalement dans l'est du pays. La guerre fait encore des morts : 3 825 personnes sont décédées dans ces violences en 2022, dont 1 627 civils incluant 321 enfants, selon les données de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) publiées en décembre 2022. Il s’agit du bilan le plus bas depuis le début de la guerre qui a tué au total environ un demi-million de personnes et fait des millions de déplacés. À ce bilan s’ajoutent plus de 130 000 personnes qui ont été arrêtées par le régime de Bachar al-Assad ou ont été portées disparues depuis le début du conflit.

2022

La Grèce et Chypre rouvrent leur ambassade à Damas


Jusque-là, les deux pays avaient gardé sur place un chargé d’affaires depuis la fermeture de leur ambassade en 2012, tout comme la Hongrie. La République tchèque et la Roumanie étaient les seuls États membres de l’Union européenne à maintenir leur ambassade ouverte depuis le début de la guerre en Syrie.

2020

La bataille d’Idleb


Les armées syrienne et russe lancent une offensive dans la région d’Idleb contre les dernières poches contrôlées par les jihadistes et les rebelles. Le bombardement des villages et l’avancée de l'armée conduisent à un exode de centaines de milliers de civils, selon l’ONU. Proche de la frontière turque, cette opération suscite de vives tensions avec Ankara. Un accord de cessez-le-feu dans la région d'Idleb sera finalement signé le 5 mars, ultime étape du plan de reconquête du territoire par le régime de Damas.

2018

L’ambassade des Émirats arabes unis de retour en Syrie


Sept ans après avoir rompu leurs relations diplomatiques pour protester contre la répression de manifestations par le pouvoir syrien, les Émirats arabes unis rouvrent leur ambassade à Damas le 27 décembre 2018, faisant ainsi un pas de géant en direction d'une normalisation des relations avec la Syrie. Quelques jours avant, le 16 décembre, le président soudanais Omar el-Béchir effectue une visite surprise à Damas pour rencontrer Bachar al-Assad. Il s'agit de la première visite d'un chef d'État arabe dans la capitale syrienne depuis 2011.

2017

La chute de Raqqa


Le 17 octobre, les Forces démocratiques syriennes (FDS), rassemblant des combattants arabes et kurdes, et appuyées par la coalition internationale, reprennent Raqqa. Un accord est signé, permettant l’évacuation des derniers jihadistes. La bataille de quatre mois aura fait plus de 2 000 morts, selon l’OSDH [Observatoire syrien des droits de l'Homme], et détruit 80 % de la ville.

2016

La chute d’Alep


Après quatre ans d’une lutte acharnée pour le contrôle d’Alep, ancienne capitale économique dans le nord-est du pays, les rebelles, qui contrôlaient la partie est de la ville, capitulent en décembre. Plusieurs dizaines de milliers de civils sont alors évacués dans le cadre d’un accord conclu par la Russie et la Turquie. Pour Bachar al-Assad, il s’agit du plus grand succès militaire depuis le début de la révolution.

Mars 2013

L’opposition syrienne consacrée par la Ligue arabe


Lors du sommet de la Ligue arabe à Doha le 26 mars 2013, c’est l’opposition syrienne qui occupe le siège de la Syrie, vacant depuis novembre 2011 et la suspension du régime du président Assad. Cette même année, la Coalition nationale syrienne (CNS), reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d'organisations internationales, prend la tête d’une ambassade au Qatar.

2013

La ligne rouge


L'attaque chimique, la limite à ne pas franchir selon les Américains. En 2013, les puissances occidentales accusent l’armée syrienne d’avoir utilisé ce procédé à plusieurs reprises contre les rebelles. À la suite d’une nouvelle attaque meurtrière en août dans la banlieue de Damas, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni décident d’engager une mission militaire punitive contre le régime, sans l’accord de l’ONU. Une mission qui n’aura finalement jamais lieu, Barack Obama décidant au dernier moment de soumettre les frappes à l’approbation du Congrès américain. Un accord international est alors conclu en vue de neutraliser l’arsenal chimique syrien.

Novembre 2011

La Syrie exclue de la Ligue arabe


La Ligue arabe vote la suspension de la Syrie lors d’une réunion d’urgence en novembre 2011. S’en suivront des sanctions économiques, la fin des liaisons aériennes et les fermetures en cascade des ambassades à Damas pour protester contre la poursuite de la répression sanglante du pouvoir de Bachar al-Assad contre les manifestations pro-démocratie.

2011

Des manifestations
à la guerre civile


Dans le sillage des mouvements de contestation qui agitent le monde arabe, quelques dizaines de Syriens descendent dans la rue le 15 mars à Damas, répondant à un appel à manifester, lancé sur les réseaux sociaux, contre le pouvoir autoritaire du président Bachar al-Assad, dont la famille gouverne le pays d’une main de fer depuis quarante ans. Trois jours plus tard, quatre manifestants sont tués à Deraa lors d’une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes. Alors que les manifestations grossissent, le régime durcit la répression et des groupes armés se joignent aux manifestants. Le 31 juillet, quelque 140 civils sont tués dans une opération de l’armée contre la ville de Hama. Quelques jours plus tard, un colonel déserteur fonde l’Armée syrienne libre (ASL), officialisant ainsi la lutte armée contre le régime.