Deux entités roumaines semblent être à l’origine de la contamination au fipronil. Un institut Pasteur roumain - qui n’a aucun lien avec le célèbre centre de recherche français - aurait fabriqué du Fiprocid, un produit contenant le fameux pesticide toxique fipronil. La société roumaine d’agrochimie Farmavet en a acquis et l’a largement revendu à l’étranger.
En Belgique, l’entreprise spécialisée dans les médicaments pour volailles Poultry-Vision est au cœur de l’enquête. De larges volumes de fipronil - importés de Roumanie - ont été retrouvés dans un hangar de cette société fin juillet. Poultry-Vision en ajoutait au Dega-16, un insecticide naturel à pulvériser sur des animaux pour lutter contre des parasites. Les autorités belges ont mené une enquête discrète sur la contamination d’œufs au fipronil depuis fin 2016 et affirment avoir alerté les Pays-Bas dès novembre 2016.
C’est le berceau du scandale. La jeune start-up néerlandaise Chickenfriend est accusée d’avoir fourni à des éleveurs de poulets dans plusieurs pays du Dega-16, sans les informer de l’ajout de fipronil à la recette originale. Cette substance toxique ne doit pas être utilisée sur des animaux pouvant se retrouver dans la chaîne alimentaire. C’est pourquoi le Dega-16 n’est censé contenir que des ingrédients naturels alors que le fipronil est une molécule chimique.
Deux responsables de Chickenfriend ont été interpellés par la police pour savoir s’ils étaient au courant de la présence de fipronil dans leur produit. Une facture de Poultry-Vision, publié dans la presse belge, indique que Chikenfriend leur a acheté pour plus de 6 500 euros d’un produit appelé fypro-rein, qui s’est révélé être en réalité du fipronil. Mais la société néerlandaise assure avoir prévenu tous ses clients de la composition exacte de ses produits.
Le scandale a éclaté lorsque le géant allemand du hard discount Aldi a décidé de retirer les œufs de ses étals, le 4 août. Le grand public a alors appris que des millions d’œufs en Allemagne étaient contaminés au fipronil, qui peut se révéler toxique pour l’homme en cas de très forte exposition.
Depuis la semaine dernière, la liste des pays touchés n’a cessé de s’allonger. Il y en a dorénavant quinze d’après la Commission européenne. La France, après avoir affirmé n’être pas concerné par le scandale, a reconnu que des produits à base d’œufs contaminés avaient été vendus sur le sol français dès avril 2017.
Mise à jour le : 11/08/2017
Textes Sebastian Seibt
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