Depuis la publication en mars 2017 de 'Si je reviens un jour', le documentaire sur les lettres retrouvées de Louise Pikovsky, les écrits de cette lycéenne déportée à Auschwitz ont fait le tour du monde. De Berlin à Jérusalem, en passant par Alger jusqu’à Hong Kong, la parole de cette jeune fille n’en finit plus d’être entendue et de se diffuser. Son histoire est aujourd’hui adaptée en bande dessinée.
En 2010, lors d’un déménagement au sein du lycée Jean-de-La-Fontaine, dans le 16e arrondissement de Paris, des lettres et des photographies ont été trouvées dans une vieille armoire. Enfouis là depuis des dizaines d’années, ces documents appartenaient à une ancienne élève, Louise Pikovsky. Plusieurs mois durant, cette jeune lycéenne a correspondu avec sa professeure de lettres. Son dernier courrier date du 22 janvier 1944, jour où elle est arrêtée avec sa famille.
Informée de cette découverte, Stéphanie Trouillard, journaliste de France 24, a prêté main forte à Khalida Hatchy, une professeure de l’établissement qui souhaitait reconstituer le parcours de cette jeune fille. À partir des documents de Louise, elles ont pu retrouver des témoins, des cousins éloignés et des anciennes élèves. Ce webdocumentaire raconte ce travail de mémoire.
À l’occasion de la diffusion du webdocumentaire, une conférence a été organisée au Mémorial de la Shoah, à Paris, en présence de Stéphanie Trouillard, de Caroline Piketty, conservatrice du patrimoine, de Claude Counord, petite-cousine de Louise Pikovsky, et Khalida Hatchy, professeure, et de Karen Taïeb, responsable des archives du Mémorial de la Shoah.
Le documentaire sur les lettres de Louise Pikovsky débute à Jérusalem. C’est dans cette ville que des membres de sa famille ayant survécu à la Shoah ont été retrouvés. Soixante-dix ans après la disparition de leur cousine, ses lettres leur ont été présentées. Une conférence en leur présence a été organisée quelques mois plus tard à l’Institut français de Jérusalem. Une rencontre a aussi été organisée avec des élèves du lycée français.
L'histoire de Louise Pikovsky a touché le cœur du public à Lausanne. Réalisé par la journaliste de France 24 Stéphanie Trouillard, le webdocumentaire "Si je reviens un jour, les lettres retrouvées de Louise Pikovsky" a remporté, jeudi 5 octobre, deux prix au Swiss Web Festival : le Grand Prix du public et le Prix du public dans la catégorie documentaire.
Le Prix Europa récompense chaque année, à Berlin, les meilleurs programmes européens. Dans la catégorie web, "Si je reviens un jour" a reçu le Community Award après un vote des Internautes.
Pour sa première diffusion en Asie, "Si je reviens un jour" a été projeté au New Delhi Short Film Festival, où il a reçu le troisième prix dans la catégorie documentaire.
Les lettres de Louise Pikovsky ont aussi permis de raviver la mémoire des autres déportées du lycée Jean-de-La Fontaine. Six mois après la publication du documentaire, une cérémonie a eu lieu dans l’établissement à l'occasion de l'inauguration d'une plaque aux noms de ces jeunes filles victimes de la Shoah.
La journaliste Stéphanie Trouillard s’est rendue en Ukraine, pays d’origine de la famille Pikovsky, à l’invitation du réseau de l'Alliance française. Au cours d’une série de conférences, qui l’ont menée de Kiev à Zaporijia en passant par Kharkov, elle a remonté le fil de la vie de Louise, dans un pays où le vaste travail de mémoire du XXe siècle est encore balbutiant et la Shoah toujours polémique.
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À l’occasion du mois du documentaire, "Si je reviens un jour" a été présenté au sein de l’Institut français de Berlin. Cette soirée a été suivie d’une discussion avec la journaliste Stéphanie Trouillard.
"Si je reviens un jour" a reçu le prix "Journalisme et Société : discriminations, inégalités, racisme et antisémitisme", remis par le club de la presse de l’Isère, lors de sa première édition.
Lors de son arrestation, le 22 janvier 1944, la famille Pikovsky vivait rue Georges-Sorel, à Boulogne-Billancourt. Pour leur rendre hommage, la municipalité a organisé une conférence au cours de laquelle des témoins de cette époque ont livré leur récit : Claude Counord, une cousine de Louise Pikovsky, Robert Créange, un habitant de Boulogne-Billancourt, enfant caché et ancien secrétaire général de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes, et Agnès Dallamaggiore, fille de Ginette Barani, une amie de Berthe Baumann, déportée de Boulogne-Billancourt et élève du lycée Jean-de-La-Fontaine.
À des milliers de kilomètres de Paris, le documentaire a été sélectionné par le festival Nouvelles vues d’Haïti pour être projeté à Port-au-Prince, dans le cadre de la sélection court- métrage.
Le Prix du journalisme franco-allemand récompense annuellement des auteurs ou des rédactions, qui contribuent de par leurs reportages à une meilleure compréhension des relations franco-allemandes et européennes. Le documentaire a été nominé dans la catégorie multimédia et a été convié à la remise de prix lors d’une cérémonie à Berlin.
"Si je reviens un jour" a remporté le Prix Philippe Chaffanjon, du nom de l'ancien grand reporter français. Remis à Radio-France, il récompense tous les ans deux reportages multimédia : un français et un haïtien.
Le Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne rassemble, pendant trois jours en juillet, des passionnés de l’actualité et de l’information. Lors d’une table ronde sur les collecteurs de mémoires de la Shoah, Stéphanie Trouillard y a présenté ses recherches pour retracer le parcours de Louise Pikovsky. Des jeunes reporters l’ont aussi interrogée dans le cadre de la "Grande rédac".
Chaque année, les Rendez-vous de l’Histoire de Blois sont l’événement incontournable pour ceux qui veulent éclairer le passé. Lors d’une carte blanche, Stéphanie Trouillard est revenue sur la genèse du documentaire et son travail de mémoire qui l’a mené jusqu’à Jérusalem.
Premier festival du film juif à avoir été créé en Asie, le Hong Kong Jewish Film Festival est devenu un événement annuel incontournable. "Si je reviens un jour" y a été projeté dans la catégorie court-métrage.
Après la Seconde Guerre mondiale, Montréal est devenue la troisième ville, après Tel-Aviv et New York, à avoir accueilli le plus grand nombre de survivants de la Shoah. Un musée de l’Holocauste y a été fondé en 1979. Il a accueilli une conférence dédiée à l’histoire des lettres de Louise Pikovsky.
La communauté juive de la ville de Thessalonique a été décimée au cours de la Shoah. 50 000 personnes ont été déportées depuis cette cité du nord de la Grèce. "Si je reviens un jour" a été présenté à des élèves du lycée français de la ville.
Après la publication du documentaire, les recherches sur la famille Pikovsky se sont poursuivies. Une branche a été retrouvée en Belgique, où l’oncle et la tante de Louise s’étaient installés dans les années 20, avant d’être eux aussi déportés. Leur petite-fille ignorait tout de sa propre histoire familiale. Une rencontre a été organisée à Paris afin de lui présenter l’une de ses cousines françaises.
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Dans le cadre de la semaine de la presse à l’école, Stéphanie Trouillard a été invitée pour une résidence au lycée français d’Alger. Elle a expliqué à plusieurs classes de collégiens et de lycéennes son travail d’enquête pour retracer le parcours de Louise Pikovsky et sensibiliser ces élèves à la mémoire de la Shoah.
Quelques semaines après les retrouvailles organisées entre la branche belge et française de la famille Pikovsky, une conférence a eu lieu au Musée juif de Belgique en présence de Claire Pikovsky, petite cousine de Louise, et Marie Cappart, généalogiste belge qui a contribué aux recherches.
L’ambassade d’Ukraine en France a proposé à Stéphanie Trouillard la tenue d’une conférence au sein de son centre culturel en hommage à toutes les victimes de la Shoah et tout spécialement à la famille Pikovsky, originaire de ce pays d’Europe de l’Est.
La Kaserne Dossin, l’équivalent belge du camp de déportation de Drancy, situé à Malines, au nord de Bruxelles, complète tous les ans son mur des déportés de la Seconde Guerre mondiale. La photo d'Olga Pikovsky, cousine germaine de Louise, a été rajoutée grâce aux recherches effectuées sur la famille.
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Trois ans après la publication du documentaire, l’histoire de Louise Pikovsky est adaptée en bande dessinée en partenariat avec France 24 et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Le dessinateur Thibaut Lambert et la journaliste Stéphanie Trouillard ont collaboré pour cette BD publiée aux éditions des Ronds dans l’O.
À l’occasion de l’adaptation en bande dessinée de l’histoire de cette jeune lycéenne parisienne déportée, les participants aux recherches expliquent en quoi la découverte de ces documents a bouleversé leur vie.