汪洋
Wang Yang
Il n’est plus tout jeune, même au regard des standards du PCC. À 67 ans, Wang Yang est en effet à un an de l’âge théorique de la retraite. En outre, il siège déjà depuis cinq ans au sein du saint, le Comité permanent du Bureau politique. Difficile donc de le considérer comme une “étoile montante”.
Et pourtant… “Il est pressenti comme l’un des favoris pour devenir le prochain Premier ministre, en remplacement de Li Keqiang”, souligne Nils Grünberg, sinologue au Mercator Institute for China Studies. Il l’était déjà en 2012. “Mais à l’époque, il n’avait pas été retenu, probablement parce qu’on pensait que ses idées économiques pourraient être un obstacle à l’agenda de ‘gauche’ de Xi Jinping au début de son mandat”, note Alex Payette, sinologue et directeur du cabinet Cercius Group, basé à Montréal.
Son profil de réformateur économique fait tout à la fois sa force et sa faiblesse. Il est réputé pour appartenir au courant des “libéraux” du PCC, c’est-à-dire qu'il voudrait que l’État soit moins omniprésent dans l’économie. C’est lui qui a transformé, à la fin des années 2000, la région de Guangdong en province économiquement tournée vers l’avenir.
Une prouesse qui en a fait l’une des régions les plus prospères du pays et a propulsé Wang Yang au rang des personnalités qui comptent le plus dans le paysage politique chinois. Mais son approche heurtait aussi de plein fouet la vision économique beaucoup plus dirigiste de Xi Jinping.
Pour autant, “la menace est aujourd’hui beaucoup plus réduite”, souligne Alex Payette. Le courant des réformateurs ne pèse plus aussi lourd qu’au début du règne de Xi Jinping. De ce fait, “Wang Yang serait un parfait candidat du compromis”, conclut l'expert.