Depuis le 18 juillet, l'affaire Benalla ne cesse de prendre de l'ampleur et apporte chaque semaine son lot de rebondissements, éclaboussant jusqu'au plus haut sommet de l'État. Pour mieux comprendre l'affaire, France 24 revient en infographie sur les dates clés du scandale.
Alexandre Benalla, ce nom encore inconnu il y a quelques mois, fait désormais les gros titres de la presse. De la révélation de la vidéo le montrant en train de frapper deux manifestants, jusqu'à la découverte des enregistrements de Mediapart, en passant par le contrat signé avec un sulfureux homme d'affaires russe, l'affaire ne cesse de se mouvoir en rebondissements.
le Sénat saisit le parquet contre Alexandre Benalla, Vincent Crase et trois proches de l’Élysée, soupçonnés d'avoir dissimulé la vérité lors de leurs auditions à la chambre haute. Ces trois derniers appartiennent à la garde rapprochée du président puisqu’il s’agit de son directeur de cabinet Patrick Strzoda, du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler et du chef du groupe de sécurité de la présidence de la République Lionel Lavergne.
Alexandre Benalla est placé en détention provisoire, pour ne pas avoir respecté les conditions de son contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur ses agissements du 1er-Mai à Paris.
Alexandre Benalla porte plainte contre X concernant les enregistrements de Mediapart pour "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interceptions", "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "atteinte à la représentation de la personne".
Ismaël Emelien, fidèle de la première heure au président Macron, annonce sa démission. Le conseiller de l’ombre écarte tout lien avec l'affaire Benalla dans laquelle il est pourtant directement mis en cause concernant notamment les vidéos compromettantes des violences du 1er-Mai.
Une nouvelle enquête de Mediapart révèle qu’Alexandre Benalla a fait affaire, en décembre dernier, avec un second oligarque russe.
La cheffe de la sécurité du Premier ministre, Marie-Élodie Poitout, mise en cause pour ses relations avec Alexandre Benalla, démissionne. Elle préfère partir pour "ne pas exposer" Édouard Philippe après que des journalistes ont soulevé l’hypothèse que les enregistrements auraient eu lieu à son domicile – ce qu’elle nie formellement. Son compagnon, Chokri Wakrim, un militaire, a quant à lui été suspendu le 6 février par le ministre des Armées en attendant que la lumière soit faite sur ces suspicions.
Parallèlement, le parquet national financier (PNF) indique avoir ouvert une enquête préliminaire concernant un contrat signé en juin par la société de Vincent Crase, Mars, et Iskander Makhmudov, par l’intermédiaire d’une autre société, Velours, qui employait Alexandre Benalla. La justice cherche à savoir si ce contrat de 294 000 euros, qui "prévoyait la protection des biens immobiliers en France de l’homme d’affaires, et de sa famille à Monaco", selon Mediapart, était légal, et s’il y a eu corruption.
Les conditions de réalisation et d’obtention par Mediapart de ces enregistrements suscitent des interrogations. Le parquet de Paris ouvre alors une enquête pour "atteinte à l’intimité de la vie privée" au risque de menacer le secret des sources du site d'investigation. Le pure player d’Edwy Plenel indique avoir refusé une perquisition dans ses locaux.
Mediapart diffuse des extraits d'un enregistrement audio d'une conversation en juillet entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, en violation de leur contrôle judiciaire. Dans un extrait sonore, l’ex-fonctionnaire de l’Élysée se vante d'avoir toujours le soutien du président. "Truc de dingue, le 'patron' [Emmanuel Macron], hier soir, il m’envoie un message, il me dit : 'Tu vas les bouffer. Tu es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma [Ismaël Emelien, conseiller spécial du président], etc., on attend Le Monde, machin, etc." L'Élysée contre-attaque dans la foulée accusant Alexandre Benalla d'entretenir "tout un faisceau de contre-vérités et d'approximations" pour se venger.
Dans ce même enregistrement, on apprend l’existence d’un contrat noué par Vincent Crase avec un homme d’affaires russe, Iskander Makhmudov. Ce dernier, proche de Vladimir Poutine, est soupçonné d’être lié à la criminalité organisée. Selon Mediapart, l'ancien chargé de mission de l'Élysée serait "personnellement impliqué dans ce contrat, y compris dans ses montages financiers".
Alexandre Benalla comparaît une seconde fois devant la commission d'enquête du Sénat et assure qu'il n'a de lien ni avec le "contrat russe" ni avec Iskander Makhmoudov.
Alexandre Benalla est mis en examen pour usage "sans droit" de ses passeports.
Alexandre Benalla affirme au Journal du Dimanche que ses passeports – qu’il utilisait par "confort personnel" – lui ont été redonnés par un "membre de la présidence". Il comptait les rendre "dans les prochains jours".
Ouverture d'une enquête préliminaire pour "abus de confiance".
Mediapart affirme que l'ex-"Monsieur sécurité" du président utilise toujours son passeport diplomatique alors qu’il a été licencié. Le journal révèle également qu’il s’est rendu au Tchad et y a notamment rencontré le président Idriss Déby, trois semaines avant une visite d'Emmanuel Macron à N'Djamena. L'Élysée assure avoir été informé de ce voyage a posteriori.
Le parquet de Paris ouvre une nouvelle enquête pour d’autres violences le 1er-Mai à Paris. Elle aboutira à une deuxième mise en examen le 29 novembre d’Alexandre Benalla, pour "violences volontaires en réunion".
Mediapart publie une photo d’avril 2007 d’Alexandre Benalla s’affichant avec un pistolet sans autorisation de port d’arme. La justice ouvre une enquête. L’intéressé explique qu’il s’agissait "probablement" d’un pistolet à eau.
Alexandre Benalla est auditionné une première fois par la commission des lois du Sénat.
Emmanuel Macron sort de son silence. "Ce qui s'est passé le 1er-Mai a été pour moi une trahison", assure-t-il selon des propos rapportés par les députés présents. "La République exemplaire n'empêche pas les erreurs. S'ils cherchent un responsable, il est devant vous. Le seul responsable, c'est moi et moi seul."
Alexandre Benalla est licencié par l’Élysée "sur des faits nouveaux". Il est mis en examen avec Vincent Crase, un ancien réserviste de la gendarmerie qui a ponctuellement servi à l’Élysée, présent au moment des faits, pour "violences en réunion".
La justice ouvre une enquête préliminaire pour violences, usurpation de fonctions et usurpation de signes réservés à l’autorité publique.
L'affaire éclate au grand jour. Le nom d’Alexandre Benalla est révélé par le journal Le Monde, qui publie la vidéo du 1er-Mai le présentant comme "un proche conseiller du président de la République".
La vidéo et les faits sont rapportés à l’Élysée, Alexandre Benalla est suspendu pour "comportement inapproprié" et affecté à un autre poste administratif.
Alexandre Benalla est filmé, coiffé d’un casque de CRS, en train de frapper un jeune homme et malmener une jeune femme, place de la Contrescarpe, à Paris.
L'Élysée autorise Alexandre Benalla à participer comme "observateur" à une opération de maintien de l’ordre lors d’une manifestation du 1er-Mai à Paris.