Alain Juppé
"Il y aura des choses difficiles à faire. Je ne cache pas la difficulté de la tâche"
L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac et actuel maire de Bordeaux, âgé de 70 ans, a annoncé sa candidature fin août 2014 par un simple billet de blog. Partisan d'un rassemblement avec le centre, il a obtenu le soutien de l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Le favori des sondages de cette primaire affirme avoir recueilli le nombre nécessaire de parrainages.
Sa proposition phare : Une identité heureuse
Alain Juppé prend soin de ne pas diviser dans les débats qui agitent la droite et le centre : il se place à la gauche de Nicolas Sarkozy, mais plus à droite qu’un éventuel candidat de l’UDI (Union des Démocrates Indépendants) ou que François Bayrou. Son objectif est clair : rassembler, en prônant d’un côté, un système éducatif performant – thème cher aux électeurs de gauche comme du centre – et de l’autre, un État fort avec la mise sous conditions du droit du sol pour les enfants nés en France de parents étrangers ou encore le rétablissement des peines plancher. Si aucune proposition économique ou sociétale ne le distingue clairement de ses concurrents, c’est parce qu’Alain Juppé a fait le choix de miser avant tout sur sa personnalité face à son principal rival, Nicolas Sarkozy. Laissant de côté les sujets clivants, Alain Juppé se propose d’être le candidat de "l’identité heureuse".
"Quand je parle de nos valeurs chrétiennes, je parle de l’accueil de l’étranger, de l’amour du prochain, pas du refus de l’autre, expliquait-il dans une interview accordée au magazine Society. Ce socle commun, cette compréhension de ce que sont la France et ses valeurs, et le respect des différences, voilà ce que j’appelle ‘l’identité heureuse’. On me dit que je suis un ‘bisounours’ et un naïf quand je dis cela. J’ai bien conscience qu’on n’est pas tous heureux aujourd’hui, qu’il y a des tensions partout. Mais ai-je le droit de proposer à mes concitoyens une ‘identité malheureuse’ ? L’identité heureuse, ce n’est pas un constat, c’est un but."
Son score :
Le maire de Bordeaux s’est qualifié pour le deuxième tour en obtenant 28,6 % des voix le 20 novembre, mais a été largement battu par François Fillon. Ce dernier a recueilli 66,5 % des votes, contre 33,5 % pour Alain Juppé.
AFP PHOTO / JACQUES BRINON