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Législatives italiennes : les principaux candidats

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Le favori : Pier Luigi Bersani

Favorite des sondages, la coalition de centre-gauche dirigée par Pier Luigi Bersani fait la course en tête depuis le début de la campagne. Ancien ministre et actuel président du Parti démocrate (PD), le flegmatique Bersani est sorti renforcé des primaires de la gauche de novembre dernier, auxquelles près de trois millions d'Italiens ont participé. Sa coalition, appelée "Italie, bien commun" regroupe, autour du PD, le parti Gauche, écologie, liberté (SEL, gauche) et plusieurs petites formations dont la liste francophone Autonomie, liberté, participation, écologie, présente dans la vallée d'Aoste.


Bersani, 61 ans, a promis de maintenir la discipline budgétaire du gouvernement de Mario Monti, tout en favorisant la croissance et l'emploi. Si, comme l'indiquent les sondages, sa coalition devait obtenir une majorité dans la Chambre des députés, le chef du Parti démocrate serait sans doute appelé à former le prochain gouvernement. Mais un résultat serré au Sénat pourrait l'obliger à former une coalition avec les centristes de Monti, ce qui ne manquerait pas de froisser ses alliés de gauche.

L'increvable : Silvio Berlusconi

Affaibli par les défections, les scandales à répétition et la retraite temporaire de Silvio Berlusconi, le Peuple de la liberté (PDL, centre-droite) n'est plus la formidable machine électorale d'antan. Mais le retour soudain du "Cavaliere" a revigoré le parti, au point de faire douter la gauche qui semblait assurée de remporter le scrutin. Ayant annulé le projet de primaires de la droite, Berlusconi a aussitôt renoué son alliance avec la Ligue du nord, partenaire historique mais aujourd’hui plus réticent, ainsi qu'avec une multitude de petits partis, dont le "Grand sud" de son associé Marcello Dell'Utri, condamné en 2010 pour complicité avec la mafia.


À 76 ans, le Cavaliere promet de revenir en arrière sur les réformes de Mario Monti et de restituer 4 milliards d'euros versés par les Italiens au fisc. Des engagements accompagnés d'un battage médiatique sans précédent, qui ont permis à la coalition de centre-droite de revenir à moins de 5 points de la gauche dans les derniers sondages autorisés à deux semaines du vote. Déjà président du Conseil à trois reprises, Berlusconi se défend à présent de vouloir briguer un 4e mandat, affirmant qu'il se contenterait d'un poste de ministre des Finances.

Le technocrate devenu politicien : Mario Monti

Si ses partenaires européens devaient élire le nouveau chef du gouvernement italien, Mario Monti serait plébiscité. Mais la rigueur et les politiques d’austérité qui ont fait le succès de "Supermario" à Bruxelles ne sont plus du goût des Italiens, accablés par le chômage et les impôts. Conscient de son déficit d'image, ce technocrate en chef de 69 ans a fait appel à David Axelrod, stratège des campagnes électorales de Barack Obama, pour asseoir son image de leader politique.


Selon les analystes, sa meilleure chance de participer au prochain gouvernement serait en tant que partenaire minoritaire d'une coalition de centre-gauche. Son propre rassemblement, appelé "Choix citoyen - avec Monti pour l'Italie", inclut les Chrétiens démocrates (UDC, centre) et le parti Futur et liberté pour l'Italie (FLI, centre-droite) du président de la chambre basse du parlement, Gianfranco Fini. À en croire les sondages, la liste Monti devrait disputer la troisième place au "Mouvement 5 étoiles" (M5S) du comique Beppe Grillo.

Le trublion : Beppe Grillo

C'est le trouble-fête qui menace de replonger le pays dans l'instabilité. Porté par la vague de colère qui ne cesse de monter au sein d'une population frappée par la crise et ulcérée par les scandales à répétition touchant la classe politique, le "Mouvement 5 étoiles" (M5S) du blogueur et humoriste Beppe Grillo s'est imposé comme la troisième force politique du pays. Son chef, qui n'est pas lui-même candidat, n'a de cesse d'inviter les Italiens à "renvoyer chez eux" tous les politiques, de droite comme de gauche.


Alors que les autres dirigeants s'affrontent principalement sur les plateaux télévisés, Beppe Grillo a largement boycotté les médias, préférant arpenter le pays dans le cadre de son "Tsunami Tour", haranguant les foules de Palerme à Trieste, malgré le froid hivernal. S'il se refuse à toute alliance avec d'autres formations, ce parti contestataire ne risque pas moins d'être déterminant au Parlement. Il pourrait notamment empêcher la formation d'une majorité, qu'elle soit de droite ou de gauche, au Sénat.

Les outsiders

Tout comme le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, la "Révolution citoyenne" du magistrat anti-mafia Antonio Ingroia est principalement issue de la société civile, même si elle peut compter sur l’appui de petits partis écologistes et de gauche. Soutenue par le maire de Naples, Antonio De Magistris, la liste d’Antonio Ingroia risque de mordre sur l’électorat de la coalition de centre-gauche emmenée par Pier Luigi Bersani, notamment en Campanie, la région très disputée autour de Naples.


De l’autre côté de l’échiquier politique, le mouvement "Arrêtons le déclin", créé par un groupe d’économistes d’inspiration libérale et dirigé par le journaliste Oscar Giannino, menace d’enlever des voix à la droite de Silvio Berlusconi, tout particulièrement dans la région décisive de Lombardie.