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La France, ennemie de la Révolution
Exilé en France, le théologien Ruhollah Khomeini, futur guide de la Révolution iranienne, rentre en Iran, le 1er février 1979 à bord d’un vol Air France. Alors que Paris entretenait de bonnes relations avec le Shah, les rapports se tendent avec Téhéran après l’instauration d’une République islamique. Notamment à cause du choix du gouvernement français, lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), de soutenir activement, via de juteux contrats d’armements, le régime de Saddam Hussein. De son côté, l’Iran réclame le remboursement d’un milliard de dollars d’un contrat de coopération nucléaire, dit l’accord Eurodif, signé avec la France sous l’ère du Shah.
© Gabriel Duval, AFP
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L’escalade des tensions
Paris, qualifiée de « petit Satan » par l'ayatollah Khomeini, refuse de coopérer avec la République islamique. C’est le début d’une décennie de tensions entre les deux pays. Entre 1985 et 1986, Téhéran est accusée de s’en prendre aux intérêts français en commanditant des prises d'otages français au Liban et une série d'actions terroristes à Paris, dont celui de la rue de Rennes, en septembre 1986, qui a fait au total 13 morts et plus de 250 blessés.
© AFP
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L’affaire Gordji
En juillet 1987, la France et l’Iran rompent leurs relations diplomatiques à la suite de l’affaire Gordji, du nom d’un interprète à l’ambassade iranienne. Soupçonné par les renseignements français d’être lié aux attentats de 1986, Wahid Gordji (à droite sur la photo) se réfugie dans son ambassade. L’édifice est alors assiégé par les forces de l’ordre pendant plusieurs semaines sur ordre du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua. Après avoir été finalement entendu par un juge, Wahid Gordji est expulsé de France.
© Pierre Verdy, AFP
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Les otages libérés, amorce d’une détente
Les relations reprennent avec la libération, en 1988, des derniers otages français du Liban, et de la fin de la guerre Iran-Irak. Cette photo datée du 5 mai 1988 montre Marcel Carton, Jean Paul Kauffmann et Marcel Fontaine (de gauche à droite) à leur arrivée en France après plus de trois ans en détention.
© Pascal George, AFP
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L’affaire Chapour Bakhtiar
En juillet 1991, l’ex-Premier ministre iranien, Chapour Bakhtiar, réfugié en France depuis la chute du Shah, est assassiné à Suresnes par un commando de trois personnes. Considéré comme l'un des plus crédibles opposants de la République islamique, il figurait en tête de la liste noire de Téhéran. L’un de ses assassins, Ali Vakili Rad, purgera une partie de sa peine de prison à perpétuité en France, jusqu’à son expulsion vers l’Iran en mai 2010.
© Patrick Herzog, AFP
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Ahmadinejad et Khamenei, l’intransigeance au pouvoir
Après une période de légère détente sous l’ère du président réformateur Mohammad Khatami, les relations se durcissent à nouveau avec Paris, après l’élection, en 2005, du conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Il forme un duo intransigeant sur la question du nucléaire iranien avec le guide de la révolution l’ayatollah Ali Khamenei.
© Atta Kenare, AFP
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L’affaire Clotilde Reiss
En juillet 2009, Clotilde Reiss, une universitaire française, lectrice à l'Université d'Ispahan, est arrêtée en Iran sous l’accusation d'espionnage. Lors de son procès, la jeune Française reconnaît avoir participé un mois plus tôt à des manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad. Elle ne sera autorisée à quitter le pays qu’après dix mois de blocage. La décision de la justice française d’expulser au même moment deux Iraniens, dont l’un des assassins de Chapour Bakhtiar, n’y est sans doute pas pour rien.
© Fars News/Ali Rafiei, AFP
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La France sur une ligne dure dans le dossier nucléaire
Après plus d’une décennie de négociations tendues et de revirements, six grandes puissances internationales et l’Iran annoncent la signature d'un accord historique, le 14 juillet 2015, sur le programme nucléaire de Téhéran. Jusqu’à la signature de cet accord, la France et son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius sont accusés par les Iraniens de tenir une ligne dure pendant les pourparlers.
© Fabrice Coffrini, AFP