Il y a 35 ans, après des mois de manifestations, le régime du Shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi, lâché par son allié américain, tombe au profit de l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, revenu après 15 ans d’exil, le 1 février 1979. Le 11 février, marque l’anniversaire de la Révolution iranienne qui avait réuni au départ dans la rue des communistes, des libéraux et des religieux chiites. Mais ce sont ces derniers qui remportent la mise en instaurant une République islamique où le religieux prime sur le politique et dont le Guide suprême est Khomeiny.
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Dès son avènement, la République entame un bras de fer idéologique et politique avec le « Grand satan » américain et affiche son hostilité à Israël. En novembre 1979, la crise éclate avec la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran, quelques jours après l’exil accordé par Washington au shah d’Iran. Les deux pays qui n’entretenaient aucune relation diplomatique directe depuis ces évènements, se sont légèrement rapprochés en 2013, lorsque les présidents Barack Obama et Hassan Rohani se sont parlés au téléphone fin septembre.
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La République islamique inquiète à la fois l’Occident, victime du deuxième choc pétrolier provoqué par la chute du shah, et les pays arabes qui redoutent les ambitions de ce nouveau régime, et la contagion de la révolution chiite au monde musulman. L’Irak de Saddam Hussein, soutenu par les monarchies sunnites du Golfe, passe à l’attaque. La Guerre Iran-Irak (1980-1988) fera plusieurs centaines de milliers de morts.
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Depuis son instauration, le « régime des mollahs», qui abhorre l'influence occidentale sur le pays qu’il entend islamiser, est critiqué pour la violente répression qu’il mène contre ses opposants et les atteintes portées aux droits de l’Homme : droits des femmes et liberté d’expression. D’un point de vue international, Téhéran est accusé d’alimenter le terrorisme international et de financer des mouvements armés hostiles aux Occidentaux, comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien.
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En 1989, après la mort du père de la Révolution iranienne l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, c’est l’ancien président la République islamique Ali Khamenei qui prend les commandes du pays. Le nouveau Guide suprême, à la fois chef religieux et politique, est toujours en poste à ce jour, malgré une aura sensiblement moins grande que celle de son prédécesseur.
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La confrontation avec l’Ouest atteint son paroxysme sous l’ère de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, président de 2005 à 2013. Cet ancien officier des Gardiens de la révolution, milice du régime, se distingue par sa fermeté sur le dossier nucléaire iranien et ses diatribes contre Israël, qui selon lui, sera un jour "rayé de la carte". L’État hébreu menace de son côté d’attaquer les installations nucléaires iraniennes, si le programme n’est pas démantelé.
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En 2002, l’existence du programme nucléaire clandestin de Téhéran est mise au jour. Le régime affirme que ses recherches n’ont qu’un but civil, strictement pacifique, tandis que les Occidentaux redoutent un programme militaire censé doter à terme le pays de l’arme nucléaire. Pour contraindre l’Iran à abandonner ses projets, plusieurs résolutions de l’ONU accompagnées de sanctions politiques et économiques drastiques sont votées. Alors que l’économie iranienne s’effondre, un accord intermédiaire est signé fin 2013, à Genève. Il gèle certaines activités nucléaires en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales.
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Après des accusations de fraudes, la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, provoque un mouvement de contestation sans précédent depuis la révolution de 1979. Les manifestants sont violemment réprimés par le pouvoir, qui place en résidence surveillée, les deux anciens candidats réformateurs Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, chefs de file du mouvement vert.
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Élu en juin 2013 avec le soutien des camps réformateur et modéré, Hassan Rohani amorce une détente avec les Occidentaux sur la crise nucléaire, qu’il avait promis de résoudre par la négociation. De bonnes intentions qui se sont concrétisées par l’accord intermédiaire sur le dossier nucléaire à Genève.
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